Comment fonctionne la gestion des risques de crues ?

gestion efficace des risques d’inondation
gestion efficace des risques d’inondation

Contents

Puisque dans la majorité des cas, les fleuves, les rivières et les cours d’eau n’appartiennent à personne, la gestion des risques de crues relève automatiquement de la responsabilité des autorités locales. Et c’est tout à fait normal, étant donné que c’est la population et les biens publics qui sont menacés par les risques et les dangers que représentent les crues. Les enjeux de la gestion des risques de crues sont cruciaux. En France, à elles seules, les  crues font une bonne centaine de morts par année. Les crues peuvent également être à l’origine de dégâts matériels considérables. On se souvient encore de l’inondation du fleuve Mississippi en 1993 qui a été historique. Il s’agit de l’inondation de fleuve la plus coûteuse aux États-Unis du 20e siècle. Au total, elle aurait causé 15 milliards de dollars de dommages.

Pour toutes ces régions, la discipline de gestion des risques de crues a sa propre légitimité, bien que nombreux sont encore les pays et les organisations qui la négligent. Normalement, elle devrait même être séparée de la gestion des risques liés aux inondations pour que les gestionnaires de risques puissent se concentrer sur un seul type de problèmes pour ensuite mieux les résoudre. Dans cet article, nous allons voir les différentes mesures pour gérer et traiter les risques de crues. Après, nous parlerons du logiciel MEMOGuard, un outil de gestion d’alertes et d’alarmes exploité par la plupart des systèmes d’alerte crues et de surveillance inondations.

Qu’est-ce que la Gestion des risques de crues ?

Le risque de crues se définit comme la combinaison de la probabilité de survenue de crues et de ses impacts négatifs. Quant à la gestion des risques, elle est un processus d’identification, d’évaluation et de traitement de ces risques. Lors du processus de gestion des risques, des stratégies défensives, préventives et de traitement sont mises en place pour réduire la probabilité d’apparition des risques et l’ampleur de ses conséquences (mort, dégâts matériels, destruction de l’écosystème…).

Dans d’autres domaines, les incertitudes peuvent à la fois présentées des risques et des opportunités susceptibles de créer de la valeur. En gestion des risques de crues, ce n’est pas du tout le cas. Il n’y a pas de valeur à créer. Les incertitudes sont toujours synonymes de dangers.

Le processus de gestion des risques de crues

Le processus de gestion de risques de crues se déroule comme suit :

PREMIERE ETAPE : Définition de la zone d’étude 

La première chose à faire est de définir la ou les zones sur lesquelles l’étude de risques va être faite. Évidemment, ces zones doivent être dans des zones où les risques sont évidents. Autrement dit, dans des zones proches d’un fleuve, d’une rivière ou d’un cours d’eau.

DEUXIEME ETAPE : identification des risques

L’existence du fleuve, de la rivière ou du cours d’eau est en soi déjà un risque. Mais lors de cette étape, il convient aussi d’identifier d’autres facteurs susceptibles d’augmenter le niveau des risques : la capacité d’infiltration des sols, le débit/niveau d’eau de la rivière, du fleuve ou du cours d’eau, la situation en général en amont et en aval du cours d’eau, volumes de précipitations anticipées, volumes de précipitations ces derniers jours…

TROISIEME ETAPE : analyse des risques

Maintenant que l’existence des risques sont prouvés, il faut maintenant les analyser de façon méthodologique et scientifique pour déterminer leur niveau (à quel point ils sont dangereux, quelles sont les conséquences négatives, quelle est la probabilité qu’une crue survienne ?…).

QUATRIEME ETAPE : trouvez les personnes/zones concernées par les risques

Une fois que vous avez identifié le danger et ses différents facteurs, vous devez maintenant trouver qui sont les personnes et les différentes zones menacées.

CINQUIEME ETAPE : décider des mesures de prévention et de traitement des risques

Lors de cette étape, on applique les différentes mesures pour prévenir et/ou traiter les risques.

Les principales causes des crues

Les débordements de cours d’eau se font appeler crues à partir du moment où les eaux inondent les zones alentour et font des dégâts et des victimes. Les causes des crues sont connues, car ce sont des aléas très récurrents et qui s’observent partout dans le monde. Les principaux facteurs à l’origine des crues sont la forte pluie et la fonte massive des neiges.

Forte pluie : la pluie est un phénomène naturel qui accroit considérablement le débit et la hauteur d’eau en écoulement. Quand un seuil spécifique et atteint puis dépassé, les eaux sortent du lit d’un cours d’eau ou d’un fleuve pour aller inonder les zones alentour. On appelle ces zones des zones inondables ou zones à risque.

Fonte des neiges : les crues provoquées par la fonte des neiges sont appelées crues nivales. Elles s’observent essentiellement dans les zones montagneuses et peuvent faire des dégâts victimes malgré le fait qu’elles soient moins puissantes. Quand des conditions spécifiques sont réunies, les crues nivales se produisent. Les crues nivales sont particulièrement dangereuses et meurtrières, car en l’absence de pluie, les personnes vivant dans les zones inondables ne s’attendent jamais à une crue.

Quelques solutions de prévention et de traitement des risques de crues

Les mesures suivantes ont pour objectif de prévenir et de traiter les risques de crues.

Des zones humides pour éponger les débordements :

Cela a déjà été prouvé par plusieurs études, les zones humides limitent les risques et les conséquences des crues. Les marais et les tourbières fonctionnent comme une sorte d’éponge qui aspire les eaux qui débordent des cours d’eau et fleuves. Et même si leur capacité à éponger l’eau est limitée, ces zones humides sont en revanche très efficaces pour réduire le débit d’un écoulement. Une solution pour prévenir les risques de crues est donc de créer des zones humides et les utiliser comme de remparts pour protéger les zones à risque.

Augmenter les espaces verts entourant les cours d’eau et les fleuves :

C’est une solution toute simple qu’il faut exploiter. À la différence des zones humides, les espaces verts sont plus simples à mettre en place. Les arbres, les réseaux de racines et les gazons sont très efficaces pour arrêter les crues ou du moins pour limiter leurs impacts dévastateurs. Les espaces verts doivent être mis en place le long des rives de manière à protéger les zones menacées. 

Les constructions en dur :

Elles sont certes très couteuses, mais les constructions en dur restent le moyen le plus efficace pour contrôler les crues. Des barrières hautes et imperméables peuvent par exemple être construites le long des cours d’eau ou des fleuves ou des rivières pour empêcher l’eau de déborder. Une autre solution suggère la création d’une ou de plusieurs déviations afin de réduire le débit et la hauteur d’eau en écoulement.

Localisation des zones inondables ou à risque :

Les crues ne représentent pas un danger si les zones inondables étaient inhabitées. Pour réduire les risques de crues, la meilleure chose à faire est donc d’empêcher dans la mesure du possible l’occupation de ces zones dites inondables ou à risque. Et si elles sont déjà occupées, il faudrait lancer des actions de prévention et de traitement des risques telles que la construction d’écluses, construction de barrages, installation de repères de crues, adaptation des habitations pour qu’elles résistent mieux aux crues et aux inondations…

Mettre en place une carte de vigilance crues

Accessible à l’adresse georisques.gouv.fr, la carte de vigilance crues de la France est une carte interactive permettant de visualiser en temps réel les différents niveaux de risque présents aux niveaux de tous les cours d’eaux sur le territoire. Sur la carte, on peut distinguer quatre niveaux différents de risque : vert, jaune, orange et rouge. Le niveau de risque « Vert » signifie qu’il n’y a pas de vigilance particulière requise. La couleur « Jaune » correspond à un risque de crue génératrice de débordements. Quant à l’Orange, cette couleur signifie qu’il existe un risque de crue génératrice de débordements importants. Et pour finir, nous avons la couleur « Rouge » qui correspond à un risque de crue majeure. Très précise et actualisée en temps réel, la carte va même jusqu’à expliquer les potentielles conséquences des crues anticipées dans chaque zone en fonction du niveau du risque identifié. Cela aide les habitants à mieux appréhender les dangers auxquels ils sont exposés pour les prochaines 24 h.

Tous les pays devraient disposer de ce genre de carte. Et pour ceux qui en ont déjà, il est aussi important d’inciter la population à la consulter. Sinon, la carte n’aurait aucune utilité. Pour le cas de la France, la carte de vigilance crues est une carte conçue à l’intention de tout le monde. Cela signifie que les entreprises comme les particuliers peuvent se rendre sur le site et la consulter. Les données qui y sont présentées peuvent également être exploitées de quelque manière que ce soit.  

MEMOGuard – pour la mise en place de système d’alerte crues

La data et la surveillance informatique sont la clé pour gérer efficacement les risques de crues. Pour anticiper les crues, il est essentiel de les mesurer. C’est pourquoi, des stations hydrométriques et météorologiques doivent être installées partout dans les zones où se créent les crues, et ce, que les risques en question soient périodiques ou permanents. Pour information, les stations hydrométriques sont des installations équipées d’outils de mesure capables de mesurer le débit et la hauteur des eaux continentales, superficielles ou souterraines. Elles sont aussi normalement capables d’anticiper des crues. La plupart des stations hydrométriques fonctionnent en automatique. Elles effectuent de manière automatique les tâches comme la surveillance, la collecte et le traitement de données hydrométriques et météorologiques dans le but de détecter à l’avance la survenance de crues.

Pour éviter les malentendus, sachez d’abord qu’à lui tout seul, MEMOGuard est incapable de manipuler et traiter des données hydrométriques et météorologiques. Il s’agit d’un logiciel de gestion et de supervision d’alarmes et d’alertes, son unique mission consiste à équiper vos logiciels et instruments de mesure et d’observation d’un système d’alarme et de diffusion d’alerte performant. Les modes de diffusion disponibles proposés par MEMOGuard sont le SMS, l’e-mail, le Vocal (téléphone fixe ou GSM), Pager, Application, Contact sec, Télécopie, Imprimante, Haut-parleur (carte son), Panneau lumineux et finalement radio 5 tons. À vous de voir lesquels de ces canaux de diffusion répondent le plus à vos besoins !

Concrètement, comment MEMOGuard fonctionne ? Une fois connecté ou interfacé avec vos logiciels de mesure et de traitement de données hydrométriques et météorologiques, MEMOGuard peut être configuré pour réagir, en déclenchant l’alarme et/ou en diffusion de l’alerte, quand des évènements (informatiques) notables sont détectés. Les évènements notables en question peuvent être n’importe quoi. Voici quelques exemples :

  • Une simple planification programmée (programmer le logiciel pour qu’il déclenche une alarme à une heure/date prévue).
  • Des données récoltées par les instruments de mesure et d’observation (Forte pluie, débit de cours d’eau alarmant, hauteur de cours d’eau alarmant…)
  • ou encore de scores ou résultats trouvés par vos outils d’analyse et de traitement de données.